L'Université de Berne dissout l'Institut du Moyen-Orient

Publié : Jeudi, 1er février 2024, 12:32

Mise à jour le : Jeudi, 1er février 2024, 12:32

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L'Université de Berne dissout l'Institut du Moyen-Orient sous sa forme actuelle. Cette décision a été prise par la direction de l'université à la suite d'une enquête administrative sur l'institut. Celle-ci a été ouverte après qu'un enseignant de l'institut a fait des commentaires positifs sur l'attaque du Hamas contre Israël.

"Il n'y aura plus d'Institut du Moyen-Orient", a déclaré le recteur de l'Université de Berne, Christian Leumann, aux médias jeudi. Toutefois, le contenu des recherches effectuées à l'institut continuera d'être étudié à l'avenir. L'institut sera intégré dans un contexte scientifique et méthodologique plus large avec d'autres domaines spécialisés.

La Faculté des sciences humaines de l'Université de Berne présentera un rapport structurel sur la réorganisation du département d'ici à la fin juin 2024, selon l'université. Jusqu'à la mise en place de la nouvelle structure, l'institut restant sera placé sous la supervision de la direction de la faculté.

Peter Schneemann, doyen de la faculté des sciences humaines et sociales, a déclaré que les étudiants actuellement inscrits à l'Institut du Moyen-Orient se verraient garantir la possibilité d'obtenir le diplôme qu'ils souhaitent.

Le co-responsable est réintégré

L'enquête sur l'Institut d'études du Moyen-Orient et des sociétés musulmanes (ISNO) a été ouverte après qu'un employé a fait des commentaires positifs sur l'attaque du Hamas contre Israël sur la plateforme en ligne X (anciennement Twitter). L'employé a ensuite été licencié sans préavis. "Je tiens à rappeler que l'Université de Berne condamne toute forme de violence et de discrimination", a souligné M. Leumann.

La codirectrice de l'ISNO, Serena Tolino, a été relevée de ses fonctions pendant l'enquête. Selon l'université de Berne, elle a été réintégrée dans ses fonctions. Toutefois, elle sera réprimandée pour des lacunes dans son comportement en tant que dirigeante. Selon la direction de l'université, les manquements concernent en particulier des lacunes dans le recrutement du personnel. Cela pourrait s'expliquer en partie par le fait que le professeur licencié est le mari de Mme Tolino.

Toutefois, les qualifications scientifiques de Tolino ne sont pas mises en doute, poursuit la déclaration. Il n'y a donc aucune indication qui justifierait des mesures supplémentaires.

Forte polarisation

L'enquête administrative a révélé une forte polarisation et un profond malaise humain parmi les employés de l'institut. Les employés dépendaient de la direction de l'institut, il y avait des conflits d'intérêts et un style de gestion excessivement informel. Le fait que la distinction entre la liberté académique et l'opinion personnelle était floue et peu claire était particulièrement problématique, a déclaré M. Leumann.

Cependant, le rapport indique également que des travaux scientifiques compétitifs ont été menés à l'ISNO. "Le travail de recherche à l'ISNO est reconnu internationalement et bien financé", selon le rapport, obtenu par l'agence de presse Keystone-SDA. L'approche scientifique enrichit le paysage intellectuel et apporte une contribution éducative importante à la société. "Cette perspective scientifique ne doit pas être discréditée dans son ensemble en raison de considérations indifférenciées et politiquement motivées ou d'éventuelles fautes individuelles", indique le rapport.

"La direction de l'université a examiné ce rapport en détail et a approuvé les mesures à l'unanimité", a déclaré M. Leumann. Il s'est dit convaincu que cela permettra au département de se repositionner.

©Keystone/SDA

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