mer, 24 Avr 2024
L'industrie maritime suisse risque de continuer à être taxée sur les bénéfices plutôt que sur le tonnage. La commission du Conseil national s'oppose à ces changements.
Les compagnies maritimes ne seront probablement plus imposées forfaitairement en Suisse à l'avenir. Le Conseil des Etats, la commission compétente du Conseil national, ne souhaite pas soutenir la proposition.
Par 15 voix contre 9, la Commission de l'économie du Conseil national (WAK-N) a demandé à la grande Chambre de ne pas accepter le projet de loi.
Selon le communiqué de presse, la décision de la commission s'est basée sur l'impact financier peu clair et l'évaluation critique de la constitutionnalité. La majorité veut maintenant s'abstenir d'introduire la taxe au tonnage.
Le Conseil des États n'a pas soutenu le projet de loi en mars dernier. Si le Conseil national fait de même, le projet de loi ne sera plus d'actualité.
En décembre 2022, le Conseil national était toujours favorable à la taxe au tonnage. Une minorité de la WAK-N veut encore adhérer au projet de loi.
En 2016, les conseils ont souhaité que les armateurs suisses de haute mer puissent taxer leurs navires en fonction de leur capacité de chargement.
Cette mesure remplacerait l'imposition basée sur les bénéfices ou les pertes effectivement générés. Le Parlement a demandé au Conseil fédéral une proposition de mise en œuvre.
La taxe au tonnage réduirait considérablement la charge fiscale des entreprises. Les auteurs du projet de loi souhaitaient garantir des conditions de concurrence équitables par rapport aux concurrents étrangers. Une telle taxe existe déjà dans ce pays.
Cependant, le parti vert de gauche a critiqué ce projet en le qualifiant de "subvention fiscale spécifique à l'industrie" et a menacé d'organiser un référendum.
La ministre des finances, Karin Keller-Sutter, a déclaré à la radio SRF en février que, compte tenu des difficultés des finances fédérales, un allègement fiscal n'était pas souhaitable pour l'instant.
©Keystone/SDA