sam, 27 Avr 2024
La commission du Conseil national suisse s'aligne sur le Conseil des États en recommandant des mesures plus sévères à l'égard des demandeurs d'asile érythréens déboutés et des délinquants violents.
Comme le Conseil des Etats, la commission compétente du Conseil national souhaite également renvoyer les Erythréens déboutés dans un pays tiers et adopter une attitude plus sévère à l'égard des demandeurs d'asile violents. Elle a recommandé à son conseil d'adopter les motions correspondantes.
Les requérants d'asile érythréens déboutés ne peuvent actuellement pas être expulsés, car les autorités érythréennes refusent catégoriquement de renvoyer leurs ressortissants par la force. La Commission des institutions politiques du Conseil national (SPK-N) juge cette situation inacceptable, comme l'ont rapporté les services parlementaires vendredi.
Le SPK-N a recommandé l'adoption de la motion de la conseillère aux Etats FDP Petra Gössi (SZ) par 14 voix contre 11. Selon cette motion, les requérants d'asile érythréens déboutés devraient quitter la Suisse pour un pays tiers. Le Conseil national avait rejeté une motion similaire en décembre.
La motion de M. Gössi demande au Conseil fédéral de conclure un accord de transit avec un pays tiers approprié. Le modèle devrait être un accord qui a été signé par la ministre de la justice de l'époque, Ruth Metzler, au Sénégal en 2003, mais qui n'est jamais entré en vigueur par la suite.
Le Conseil fédéral rejette la motion. Un accord de transit comme celui conclu avec le Sénégal au début des années 2000 ne résoudrait pas le problème, a déclaré le ministre de la justice Beat Jans au Conseil des États en mars. Il n'autoriserait le transit que pour une durée maximale de 72 heures. De nombreuses personnes concernées retourneraient ensuite en Suisse.
Comme le Conseil des Etats, la commission compétente du Conseil national souhaite également prendre des mesures plus sévères à l'encontre des Erythréens qui soutiennent violemment le régime qu'ils ont prétendument fui. Une motion correspondante du conseiller aux Etats PRD Andrea Caroni (AR) a été adoptée par le SPK-N par 12 voix contre 10.
Les manifestations violentes qui glorifient le dictateur érythréen et menacent la sécurité et l'ordre publics de la population se sont multipliées, selon le pétitionnaire. Le Conseil fédéral, quant à lui, est d'avis que les moyens juridiques pour agir contre ces personnes existent déjà.
La SPK-N propose également l'adoption de deux autres motions sur l'Erythrée qui ont été approuvées par le Conseil des Etats. Le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) devrait envoyer un représentant pour les questions de migration dans cette région afin de faire avancer les choses sur le plan politique. Le Conseil fédéral devrait également conclure de nouveaux partenariats migratoires.
©Keystone/SDA